Takesada Matsutani : estampes, 1967-1977

Collections de l'Institut national d'histoire de l'art

Suite à la donation exceptionnelle de l'artiste à l'Institut national d'histoire de l'art faite cette année, les Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse et l'INHA Paris présentent, pour la première fois au public, une sélection des estampes de Takesada Matsutani réalisées entre 1967 et 1977, ses premières années parisiennes.

Après l'exposition Sismographie des luttes. Les revues non européennes du XVIIIe au XXe siècle, vers une histoire globale (du 24.01. au 24.02.2019), les Abattoirs poursuivent leur collaboration avec l'INHA pour présenter quatre ensembles témoignant de la richesse et de la diversité des directions explorées par l’artiste Gutai entre 1967 et 1977 : les premiers travaux au sein de l’Atelier 17 (1967), la réflexion autour de la représentation de l’espace dans les deux dimensions de l’estampe (1968-1969), l’exploration de la sérigraphie et des aplats de couleurs comparables au Hard Edge (1969-1971), enfin la réinterprétation par la photosérigraphie d’œuvres antérieures en trois dimensions réalisées à la colle vinylique (1973-1977). Les estampes sont accompagnées de pièces prêtées par l’artiste : deux plaques gravées correspondant à deux des estampes exposées, des outils de graveur, des photographies de l’artiste au travail, les catalogues des expositions internationales et biennales dans lesquelles ses œuvres ont été exposées et primées.

Né en 1937 à Osaka, Takesada Matsutani vit et travaille à Paris depuis 1966, après avoir remporté le prix de l’Institut franco-japonais de Tokyo - une bourse d’études de six mois en France, allouée par le gouvernement français. Auparavant, en 1959, à l’atelier de dessin de l’École d’art des Citoyens de Nishinomiya, il avait rencontré Sadamasa Motonaga, l’un des membres du Groupe Gutai, fondé par Jiro Yoshihara en 1954. Il expose avec ce groupe à partir de 1963 jusqu’à sa dissolution en 1972. Dès 1967, il intègre, à Paris, l’Atelier 17, atelier de gravure dirigé par Stanley William Hayter, dont il devient l’assistant. Il y apprend les techniques du burin, de l’eau-forte et de l’aquatinte. Il rejoint ensuite l’atelier de sérigraphie créé par Kate Van Houten, son épouse, et Lorna Taylor.

Takesada Matsutani vient donc enrichir les collections de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. La donation exceptionnelle de 88 estampes, un portfolio et 3 livres d’artistes couvre une grande partie de l’œuvre gravé, depuis les premières estampes réalisées en 1967 jusqu’aux eaux-fortes créées en 2016. Elle rejoint une collection commencée au début du XXe siècle par le grand couturier et mécène Jacques Doucet, qui a cherché à rassembler les estampes des artistes les plus importants des années 1780 aux années 1910.

La collection des Abattoirs conserve l'un des plus importants fonds Gutai en France, dont 4 œuvres de Takesada Matsutani.

Cette exposition permet de faire redécouvrir en France toute une part de l’œuvre de Takesada Matsutani et de rendre sensible le rapport privilégié que l’artiste a entretenu pendant une décennie avec les différents modes d’expression permis par la variété des techniques de l’estampe. Ils donnent aussi à voir plus largement la part de l’estampe dans la création artistique internationale des années 1960-1970.

En partenariat avec l'Institut National d'Histoire de l'Art (INHA)