Gisèle Vienne

Les Abattoirs ont fait l’année dernière l’acquisition de 9 œuvres issues de la série 40 portraits et de la série Through their Tears. Cette présentation de l’artiste à partir de ses marionnettes, comporte un ensemble de photographies et un film qui incitent à dépasser les apparences et à suivre le fil d’un monde prêt à tomber.

Gisèle Vienne (née en 1976), artiste franco-autrichienne, chorégraphe, plasticienne, metteur en scène et photographe, investit le monde du spectacle comme celui des arts plastiques. Au cœur de ses récits photographiques et scéniques, des marionnettes incarnent des personnages troubles et troublants. Entre force et fragilité, des mannequins adolescents y revêtent les habits d’un monde à la fois trash et mélancolique. Semblant aussi absents que présents, ils s’animent d’une inquiétante étrangeté. S’inscrivant dans la pratique faussement artisanale de la marionnette, Gisèle Vienne en dépasse l’héritage surréaliste pour dresser un portrait psychologique de l’adolescence contemporaine.

Travaillant dans son art la question de la solitude comme du groupe, Gisèle Vienne a développé des collaborations régulières dans ses créations. Elle travaille aussi bien avec des auteurs sulfureux comme Dennis Cooper ou Catherine Robbe-Grillet, des musiciens comme Peter Rehberg et Stephen O’Malley, l’éclairagiste Patrick Riou, qu’avec des artistes pluridisciplinaires comme le photographe Antoine Masure, la plasticienne Fujiko Nakaya, le plasticien, musicien et performeur Jean-Luc Verna, ou les comédiens, marionnettistes, ventriloques, chanteurs, danseurs Jonathan Capdevielle et Kerstin Daley-Baradel. "Je fréquente des gens absolument adorables mais qui ont des pensées abominables ! Et il n’y a rien de plus jubilatoire, pour moi, que de voir ou de penser les choses transgressives qu’on ne ferait pas dans la vie" : cette quête de la part d’ombre tapie en chacun de nous, se retrouve dans ses marionnettes qu’elle fabrique, met en scène, puis anime ou photographie.