Naomi Maury, "Le chant des particules au vent solaire", production les Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse – CEMES/CNRS, 2022 © Naomi Maury

Naomi Maury

Le chant des particules au vent solaire

Une coproduction les Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse et le CNRS/CEMES

Naomi Maury s'intéresse aux rapports que l'humain entretient avec les espèces non-humaines (plantes, animaux, machines…). Ses sculptures sont composées de matériaux soigneusement sélectionnés qu'ils soient naturels ou industriels. Les formes ainsi créées font apparaître les enjeux de l'interconnexion et de l'interdépendance entres les espèces, poussant ainsi l'autre à éprouver de l'empathie vers celles qui souffrent. Le thème des prothèses et de la symbiose entre le vivant et le non-vivant restent au cœur du travail de l'artiste.

Cette exposition, coproduite par les Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse et le Centre d’Élaboration de Matériaux et d’Études Structurales, fait suite à plusieurs séjours en résidence de l’artiste dans le grand laboratoire du CNRS. Naomi Maury a été invitée par les chercheurs à découvrir leurs essais sur la matière et un bout de leurs recherches. Cette exposition qui investit l’ancien microscope est le fruit de ces rencontres :

"En son centre se dressent les champignons (accélérateurs d’électrons) comme les vestiges d’un monde en devenir. L’aspect miroitant et science-fiction du lieu devient un nouvel espace de réflexion pour la lumière. Pour ce lieu, j’ai créé une circulation grâce à des halos de lumière. Devant eux sont installés des reliques en céramique de morceaux de microscopes ainsi que des sculptures et prothèses activables le jour du vernissage. Cet environnement est comme une apologie de la matière aux plus infimes particules de ce qui nous constitue, nous entoure et pourrait nous constituer un jour. Comment pourrions-nous nous transformer en faveur de nos interdépendances vitales envers toutes les autres espèces humaines. Cela pourrait-il nous aider à repenser nos interactions humaines et non-humaines ? À travers un chant comme une ode aux molécules d’eau, d’hydrogène, de carbone… les performeurs vont déployer dans la boule leurs corps accompagnés d’une bande sonore…".

Naomi Maury
(1991, Bédarieux)
Vit et travaille à Sète

Suite à l’obtention de son diplôme l'ESAAA, École Supérieure d’Art d’Annecy Alpes en 2015, Naomi Maury enchaîne les projets d'expositions individuelles, en duo ou collectives. En 2019, elle part en résidence en Thaïlande avec le soutien de l’Institut Français puis expose pour la Biennale de Lyon à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne. Fin 2020, elle est en résidence en Islande grâce au programme d’Artistes en résidence, l’Ambassade de France en Islande et Nylo Museum. Puis elle expose à L’Assaut de la menuiserie à Saint-Étienne pour sa première exposition personnelle.

En 2021, Naomi Maury est lauréate du Prix Mezzanine sud aux Abattoirs à Toulouse où elle expose une installation sensorielle et immersive. En 2022, elle est lauréate du Prix Occitanie – Médicis, elle réside à l’Académie de France – Villa Médicis à Rome d’octobre 2022 à janvier 2023.

Entre-temps, l’artiste est invitée à produire une œuvre dans la Boule du CEMES à Toulouse suite à une résidence dans ce laboratoire du CNRS.

La Boule

Voulue par le physicien Gaston Dupouy (1900, Marmande – 1985, Toulouse), inaugurée en 1959 par le Général de Gaulle, la Boule, tel est son nom, est ce bâtiment sphérique en acier, de 25 mètres de diamètre. Icône du CEMES, elle a été conçue pour abriter le microscope électronique à 1 million de volts qui a fonctionné de 1960 à 1991. Le microscope originel a par la suite été démonté mais l’accélérateur d’électrons, préservé, trône toujours sous la voute de la sphère.

La Boule est un bâtiment rare, pari architectural réussi d’un directeur qui voulait faire parler de ce microscope, unique en son temps, au-delà du cercle des spécialistes. La Boule a été labellisée « Patrimoine du XXème siècle » en 2017 par le Ministère de la Culture.

https://www.cemes.fr/La-Boule