Dado et Bernard Requichot, "La guerre des nerfs"

La confrontation de deux figures singulières unies par une grande connivence fraternelle, Dado (né en 1933 et disparu en 2010) et Bernard RÉQUICHOT (né en 1929), disparu prématurément en 1961 à l'âge de 32 ans.

Dado rencontre Réquichot en 1958 par l’intermédiaire du galeriste et collectionneur Daniel Cordier. À partir de cette date, les deux artistes se rencontrent à Courcelles-les-Gisors où Daniel Cordier a acquis une maison ; en 1960, Dado s’installe dans un ancien moulin, à Hérouval où il vit et travaille encore aujourd’hui. Réquichot lui rend régulièrement visite et lorsqu’ils ne parlent de littérature – poète et auteur lui-même, Réquichot a initié Dado à la culture française –, les deux artistes collectent des ossements chez l’équarrisseur de La Bellée près d’Hérouval. Réquichot les destine à ses “ reliquaires ” que Dado ne découvrira terminés qu’après la disparition de son ami. Leur complicité est interrompue brutalement par la mort de Réquichot après une période de grave dépression, deux jours avant l’inauguration de son exposition à la galerie Daniel Cordier.

Si les deux artistes ne s’influencent pas directement, leurs univers présentent certaines affinités : un intérêt commun pour le dessin et le collage (Dado ne pratiquera le collage qu’après la disparition de son ami ; il poursuit toujours ses recherches dans ce domaine), une fascination mutuelle pour l’organique, la prolifération et une “ nouvelle anatomie ”.
Difficiles à classer dans l’histoire de l’art au centre des courants expressionniste, de l’art brut, lettriste ou surréaliste de la fin des années 1950, ces deux “ comètes ” (Alain Jouffroy) pratiquent un art personnel, original, obsessionnel.