Assemblages. Prendre soin des choses
Dans le cadre du programme « Gestes. Arts et savoir-faire en Occitanie », les Abattoirs présentent l’exposition « Assemblages. Prendre soin des choses », une relecture à la fois historique et contemporaine d’un geste qui traverse les collections des Abattoirs et les époques : l'assemblage.
L’assemblage est la combinaison d’objets ou d’éléments détournés, parfois même de rebuts, le plus souvent issus de la vie quotidienne. Technique ancestrale traditionnelle utilisée dans de nombreuses régions du monde, elle apparaît en tant que pratique artistique en Occident au début du XXe siècle, dépassant les disciplines plus académiques de la peinture ou de la sculpture. Mêlant glanage et accumulation d’artefacts inhabituels pour l’art, cette technique produit des œuvres échappant à toute classification et fait dialoguer des réalités hétéroclites. La nature des matériaux récupérés (bâches, tissus, sacs, outils, restes animaux, archives papier ou vidéo et vestiges en tous genres), leurs modes de prélèvement et d’assemblage (cousus, collés, cloués, rapiécés) sont des ingrédients spécifiques à chaque artiste. Leur cohabitation, souvent bricolée, fait apparaître de nouvelles entités, plastiques et poétiques, qui peuplent des mondes inventés. Si Pablo Picasso, Georges Braque, Louise Nevelson ou encore les dadaïstes font figure de précurseurs, dans leur sillage, de nombreux artistes se sont à leur tour emparés de l’assemblage, comme du reflet de l’évolution de notre rapport aux objets, entre réaction au développement de la société de consommation et soin des choses où s’incarnent les histoires et les mythes.
À travers les œuvres des collections des Abattoirs, l’exposition propose de découvrir toute la multiplicité d’un geste qui transcende l’objet lui-même et dont la signification et l’esthétique varient selon les époques et les cultures. Croisant les expérimentations d’artistes de différentes générations, des représentants du Nouveau Réalisme (Gérard Deschamps, César, Mimmo Rotella) et de l’art informel (Manolo Millares, Antonio Clavé), aux créateurs d’aujourd’hui comme Diego Bianchi, Kenia Almaraz Murillo ou Floryan Varennes, aux boro du Japon, aux savoir-faire traditionnels de la marqueterie ou du tapis de lirette et à leurs interprétations contemporaines, le parcours offre une immersion dans la diversité de cette pratique et des enjeux qu’elle soulève. Dans un syncrétisme de formes et de récits, les œuvres trouvent, enfin, une résonnance particulière là où se pose avec évidence la question de notre rapport aux choses, et le besoin d’aller vers une relation à elles plus sensible amenant à leur conservation, leur réparation et leur réutilisation.
Du secret des réserves aux expositions, une même ambition anime les musées, garants de la préservation de collections qui sont autant d’assemblages d’œuvres, de temporalités, de regards sur le monde.
Avec les œuvres de Kenia Almaraz Murillo, Louisa Babari, Babi Badalov, Rina Banerjee, Marion Baruch, Renata Bertlmann, Pierre Bettencourt, Diego Bianchi, Marcel Broodthaers, Alberto Burri, Pia Camil, César, Antoni Clavé, Delphine Dénéréaz, Gérard Deschamps, Daniel Dezeuze, Mimosa Echard, Fabrice Hyber, Horst Egon Kalinowski, Julien Langendorff, Manolo Millares, Marie-Claire Messouma Manlanbien, Louise Nevelson, Edith Raymond, Mimmo Rotella, Néstor Sanmiguel Diest, Marie Sirgue, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Floryan Varennes
En partenariat media avec
Informations pratiques
Lieu
Les Abattoirs
Vernissage le 25 septembre à 18h