Echappées du quotidien

Depuis 2010, la commune de Ramonville bénéficie d’expositions d’oeuvres de la collection du Frac Midi-Pyrénées. Cette année, les oeuvres choisies de Claude Viallat, Daniel Dezeuze et Stéphane Calais, résonnent comme un écho amplifié à la thématique du festival Jeune Public « EXTRAS de Mars » autour du détournement de l’objet.

Stéphane Calais
Né en 1967 à Arras
Vit et travaille à Paris Bernard Delorme © Adagp, Paris

HD 1,2,3,4,5,6,7, 7

Si Stéphane Calais revendique le dessin comme étant à l'origine de tout, de l'oeuvre, de l'image, de l'organisation du monde comme de sa propre pratique, Stéphane Calais fait feu de tout bois, peinture, sculpture, installation, à l'exclusion cependant de la vidéo. Dans le paysage artistique, il fait figure de touche-à-tout atypique et fantasque qui surgit là où on ne l'attend pas. Pour lui, le monde est une "banque", un désordre de signes et d'objets dont il n'a de cesse d'user et d'abuser.

Daniel DEZEUZE
Né en 1942 à Alès

Articulation gothique n°1 1985 Planches de ski, charnières métalliques 190 x 270 x 12 cm

Membre fondateur du groupe « support-surface », Daniel Dezeuze déshabille la peinture, découpe la toile et finit par la supprimer. La sculpture subit des atteintes tout aussi définitives et ne reste d’elle que des volumes réduits à une trame, un quadrillage aérien. Avec les « objets de cueillette » et les « réceptacles » il propose des assemblages composés par récupération, greffes, bricolages fragiles, ici des vieux skis, interrogent la place de l’objet esthétique et les limites de sa présence.

Claude VIALLAT
Né en 1936, Nîmes

Sans titre, 1985 Acrylique sur tissus libre 144 x 123 cm

Déjà célèbre en 1970 avec le groupe Support-Surface dont il est l’un des membres essentiels, Claude Viallat choisit d’élaborer son oeuvre à partir d’un motif « unique », sorte de palette ou, plus prosaïquement, de haricot qui va devenir sa véritable effigie. Toujours identique à lui-même, répété régulièrement et indéfiniment « par décret du peintre », donc parfaitement identifiable, ce signe-signalement s’inscrit sur des supports de toutes sortes. Dès lors la toile peut être dissociée du châssis et pliée, teinte, colorée…Ce véritable travail d’expérimentation traduit une volonté de retrouver les origines : réduisant pour cela la peinture « à son état minimal », Claude Viallat développe également sa recherche sur des supports, matériaux et objets très divers (feu, bois, corde…) liés à des processus de fabrication très précis (empreinte, entrelacement, pochoir, assemblage, capillarité, solarisation…).