Eduardo Basualdo

La cabeza de Goliath

Eduardo Basualdo conçoit pour le sous-sol des Abattoirs une installation inédite, sculpturale et sonore autour de la réinterprétation de La cabeza de Goliath (2014), série réalisée initialement pour le Palais de Tokyo et acquise en 2017 par les Abattoirs. Une masse mystérieuse et démesurée flotte dans l’espace.

Venu du monde du théâtre, marqué par la psychanalyse, Eduardo T. Basualdo (né en 1977 à Buenos Aires, Argentine) imagine des paysages ou des objets de l’étrange qu’il conçoit comme une expérience de perception pour le spectateur. Il s’appuie sur le cycle universel et naturel du monde qu’il déconstruit pour lui rendre une force propre et autonome, sur laquelle l’humain ne semble pas avoir de prise. Recréation des formes naturelles, ambiguïté de la représentation de la nature, impact physique de l’œuvre sur l’espace sont les grands enjeux de sa recherche.

En 2011, Le Silence des sirènes, création remarquée de la 11ème Biennale de Lyon, consistait en un paysage aquatique grandeur nature qui réunissait déjà les grands enjeux de son art, l’ambiguïté des formes naturelles et l’impact physique de l’œuvre sur l’espace.
En 2015, le travail sur la corde et le fil sur le point de se déchirer, ou encore celui de la libération de l’enfermement, entamé en 2013, est présenté sous forme de dessins et d’installation dans l’Arsenal de la Biennale de Venise. Cette même année, il participe à la Biennale de la Havane.

Pour son installation aux Abattoirs, une masse mystérieuse et démesurée flotte dans l’espace. Futuriste et minérale à la fois, cette œuvre gigantesque garde le mystère de son origine, suscitant fascination comme peur. Elle encourage à la contemplation autant que le doute, son équilibre fragile pourrait être aisément brisé, et elle pourrait alors s’abîmer sur les hommes, irrémédiablement soumis aux lois de la gravité.