Projection des films de Randa Maroufi

Cette séance est liée à l’exposition All about love de Mickalene Thomas.

Les Abattoirs
Auditorium
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Les Abattoirs s’associent au Nouveau Printemps afin de présenter une soirée spéciale dédiée aux films de Randa Maroufi, qui propose un quatrième volet à sa série Les Intruses, débutée en 2018. Habituée des plans séquences, composant des photographies comme des scènes de cinéma ou réalisant des films comme une photographie en mouvement, l’artiste, à Toulouse, conçoit des prises de vue dans des lieux de pouvoir - judiciaire, symbolique, de savoir - tels que le Palais de justice ou la salle des Doyens de l’université Toulouse Capitole. Dans ces lieux, autour des grandes tables, Randa Maroufi invite des femmes à siéger, dans toutes leurs diversités.

Randa Maroufi : 

Née en 1987 à Casablanca, Randa Maroufi est diplômée de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, de l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Angers (France) ainsi que du Fresnoy (France).

Randa Maroufi s’intéresse à la mise en scène des corps dans l’espace public ou intime. Sa démarche artistique est souvent politique, revendiquant l’ambiguïté pour interroger le statut des images et les limites de la représentation.

Elle réalise des films entretenant une relation élastique avec le réel. Nombre de ses projets impliquent une collaboration étroite avec des communautés auxquelles elle est liée sans en faire forcément partie. Elle construit des scènes d’une réalité étrange qui, tout en restant fidèles à la représentation factuelle, établissent une relation éthique à l’expérience vécue.

Son œuvre, principalement exprimé à travers la photographie, la vidéo, l’installation, la performance et le son, a été présentée lors d’événements majeurs d’art contemporain et de cinéma tels que La Biennale de Marrakech en 2014, Les Rencontres de Bamako en 2015, le Festival International du film de Rotterdam en 2016, La Videonale Bonn en 2017, la Biennale de Sharjah au Liban en 2017, la Biennale de Dakar en 2018, la Biennale do Mercosul au Brésil en 2018, etc.

Son film intitulé Le Park a reçu une vingtaine de prix et fait partie de la Collection Nationale du CNAP (Centre National des Arts Plastiques).

De 2017 à 2018, Randa Maroufi a été membre artiste à la Casa de Velázquez – l’Académie de France à Madrid. En 2024, elle est nominée « Women to Watch France » au National Museum of Women in the Arts à Washington.


Programme :

THE GREAT SAFAE / LA GRANDE SAFAE 15’56’’, 2014
Exemplaire : 5 + 2 épreuves d’artiste
Production Le Fresnoy
Collection du Frac Poitou Charentes

Le film s’inspire librement d’un personnage connu sous le nom de « La Grande Safae ». Transgenre, ielle a passé une période de sa vie en tant qu’employé.e de maison dans la famille de l’artiste, qui ignorait sa transidentité.

THE PARK, 14’, 2015
Exemplaire : 3 + 2 épreuves d’artiste
Œuvre produite par Le Fresnoy en partenariat avec l’Institut Français de Casablanca.
Collection du CNAP

Une lente déambulation dans un parc d'attractions abandonné au cœur de Casablanca. Le film dresse un portrait de jeunes qui fréquentent ce lieu et met en scène ces durées de vie, minutieusement recomposées et souvent inspirées d'une image trouvée sur les réseaux sociaux. Avec une volonté d’interroger les points de vue et de démultiplier les possibles : temps politique, danger suspendu, passage à l’acte… Entre imminence et illusion, le public observe en attendant que  «quelque chose se passe», et finit par accepter une expérience de la durée.

STAND-BY OFFICE, 13’20’’, 2017
Exemplaire : 5 + 2 épreuves d’artiste
En collaboration avec le groupe «We Are Here*», Amsterdam.

Un groupe de personnes dans un environnement de bureau. Des gestes quotidiens de travail sont observés dans tout le bâtiment. Rien ne semble être déplacé. La caméra circule continuellement et change progressivement notre perception de cet espace. On se pose la question : qu’est-ce que signifie ce bureau pour ce groupe de personnes ?

We Are Here est un groupe de réfugiés à Amsterdam qui ne reçoit aucun logement fourni par le gouvernement, mais ne peut pas non plus travailler. Le groupe a décidé de rendre visible la situation inhumaine qu’ils doivent vivre, en ne se cachant plus, mais en montrant la situation des réfugiés qui sont « en dehors de la loi » aux Pays-Bas.

Avec le soutien de : Le Fresnoy, Culture Resource’s Production Awards Program, CBK Zuidoost, Cinelabs Romania, Studio aux cuves dorées.

 BARBÈS, 6’, 2019
De la série : Les Intruses
Collection du Frac Bretagne

Des femmes « intruses » occupent le temps d’une mise en scène l’espace public. Elles empruntent les mêmes gestes, les mêmes postures que ceux des hommes dans pareils lieux : elles jouent aux cartes, regardent un match de foot dans l’indifférence de l’écoulement du temps. Elles occupent les terrasses, se mettent en vitrines dans l’étrangeté d’un espace public d’exclusion, celle de genre.

BAB SEBTA, 2019, 19’
Edition : 5 + 2 épreuves d’artiste
Production: Barney Production & Montfleuri Production

Avec le soutien de la Fondation des Artistes (FR), DFI (QAT), CNC (FR), Kamel Lazaar Foundation (TUN), AFAC (LBN), La Casa de Velazquez (FR), Le Fresnoy (France).

Collection du Frac Paca

Bab Sebta est une suite de reconstitutions de situations observées à la frontière de Ceuta, enclave espagnole sur le sol marocain. Ce lieu est le théâtre d’un trafic de biens manufacturés et vendus au rabais. Des milliers de personnes y travaillent chaque jour. Trois temps, trois moments distincts correspondant aux étapes de la traversée de la frontière construisent le trajet de la caméra et le fil conducteur du film.

Au-delà du simple récit documentaire proche de la vidéo expérimentale, Bab Sebta peut être considéré comme une expérimentation artistique qui interroge la limite de la représentation et nous invite à effleurer un instant l’étrange réalité qui est celle de la ville.

Site internet : randamaroufi.com