Public Things

L’Ecole nationale supérieure d’architecture de Toulouse accueille 2 œuvres de 2 groupes d’artistes. À Tampa Skull, 1998, de l’Atelier van Lieshout exposée depuis janvier s’ajoute aujourd’hui une autre œuvre issue des collections du Frac : Public Things, 2000/01, de N55. Ensemble, elles créent un dialogue artistique autour de l’habitat et en particulier l’habitat mobile, précaire et minimum.

Loin des formes standardisées comme le mobil-home ou la caravane, Public Thingsexpérimente l’habitat à partir de formes modulaires, capables de s’adapter à leur environnement. Si cette modularité rappelle quelques utopies urbaines des années 60 comme Walking City de Ron Herron ou Babylon City de Constant, l’installation propose aussi des équipements concrets pour satisfaire des besoins basiques de la vie quotidienne : des bâches qui servent de lit, un réservoir d’eau pour se laver, des toilettes, un kit de camping pour préparer la nourriture et la musique pour se distraire.

Eclairés couleur pastel et affichant une certaine esthétique « Tupperware », ces aménagements sont finalement difficiles à utiliser car Public Things élimine les murs qui devraient contenir l’espace privé. Il est rendu, comme son titre l’indique, public. Exposés non seulement aux regards de tous, mais également aux conditions météorologiques hostiles, les habitants potentiels ne bénéficient d’aucune protection. Ils sont sans abri. Modulable et fonctionnel, mais ouvert et instable, Public Things de N55 donne une vision volontairement paradoxale de l’habitat et interroge ainsi les liens complexes entre l’individu et l’architecture.