HabitéR

Un trait d’union entre et notre époque les mystéres de la préhistoire. Le titre HabitéR joue volontairement sur les deux sens du terme, le premier étant la demeure, le fait de résider ; de s’installer, le second, plus énigmatique, abstrait et spirituel, est synonyme de hanté, obnubilé, ou rongé de l’intérieur. Ces deux sens renvoient aux dimensions originelles de la grotte, lieu de refuge et matrice de rituels.

Charley Case, Magali Daniaux & Cédric Pigot, Sophie Dubosc, Jean Luc Favero, Delphine Gigoux-Martin, Thomas Israël, Myriam Mechita, Chiarra Mulas, Elsa Sahal

En partenariat avec Caza d'Oro.
Pour la troisième année consécutive, l'exposition DreamTime propose à des artistes contemporains de créer à par- tir de la grotte du Mas-d'Azil. Il s'agit d'une expérience unique en son genre de trait d'union entre notre époque et les mystères de la préhistoire.
C'est pourquoi le titre, HabitéR, joue volontairement sur les deux principaux sens du terme habiter. Le premier, assez concret, évoque la demeure, le fait de résider, de s'installer, de se fixer. Le second sens, plus abstrait, psychique et spirituel, est synonyme de hanté, obnubilé, ou travaillé de l'intérieur.

La fusion de ces deux sens renvoie à la double dimension originelle de la grotte du Mas-d'Azil, à la fois lieu de refuge et matrice de rituels ou de cultures. Elle renvoie aussi à ce moment clef de l'histoire de l'humanité, avec le passage il y a près de 10 000 ans, à la période dite "Azilienne", de la civilisation des chasseur-cueilleurs à la nôtre. Transition et invention de l'homme moderne, qui se caractérise par la maîtrise progressive et l'exploitation, parfois abusive, de son environnement. Au regard des défis actuels liés à notre gestion physique et psychologique de la planète, ces deux dimensions que la
civilisation occidentale et rationaliste semble avoir voulu disjoindre de manière définitive, ne sont-elles pas à revisiter conjointement ?

C'est pourquoi l'aventure de Dream- Time – HabitéR, nous propose, à travers la double expérience de la grotte et de la création contemporaine, de revisiter une part enfouie et peut-être toujours vivace de notre humanité. Une part rituelle mais aussi magique. Les œuvres, qu'elles soient contemporaines ou magdaléniennes sont les clefs de cette expérience inédite. Des clefs qui ouvrent nos consciences sur la relativité du grand écart temporel et culturel qui nous sépare des premiers ha- bitants de la grotte. C'est à dire de nous même.

L'exposition sera alors peut-être le moyen de reconsidérer, de réinventer nos manières d'habiter l'espace, le temps, l'histoire en révisant nos instincts de propriétaires. Car après tout, n'est-ce pas la grotte qui nous visite et nous habite ?
 Comme pour mieux nous retrouver.

Pascal Pique, Claus Sauer, Nathalie Thibat