Bonheur Hypnotique

Depuis leur ouverture, les Abattoirs accueillent en dépôt la collection de Daniel Cordier donnée par ce dernier au Centre Georges Pompidou. Résistant, galeriste, collectionneur, Daniel Cordier, né en 1920, est une personnalité importante de l’histoire de l’art d’après-guerre.

Le goût, la subjectivité et l'indépendance de Daniel Cordier l’ont amené à défendre et à collectionner des figures singulières qui ont œuvré dans une certaine solitude, à l’écart des modes ou des mouvements artistiques. Sa grande liberté d’esprit l’a aussi poussé à acquérir des œuvres extra-occidentales et des objets de curiosité. Selon son souhait, ces éléments sont exposés sur le même plan : le plaisir né de leurs formes et la jouissance que l’on peut en retirer. Vidés de leur charge utilitaire ou symbolique, ils entretiennent alors un dialogue inédit avec les œuvres modernes et contemporaines de sa collection.

Dans un entretien, il louait les "solitaires qui viennent se "défoncer" et se rassasier de bonheur hypnotique dans la contemplation des œuvres d’art". Au centre de cet accrochage, ce désir est mis en scène par la confrontation d’un néon de Claude Lévêque – dessin rouge inspiré de l’activité cérébrale – et d’une suite d’encres de Michaux données par Daniel Cordier.