Artiste en Midi-Pyrénées
Jacques Tison | Artistes
Jacques Tison
82130 Lafrançaise- Tél. 05 63 65 97 55
- contact.tison@laposte.net

Depuis 15 ans, mon travail tourne principalement autour du thème des « baraques ».
Forme architecturale avouée, sans ouverture, mise en espace où ombre et lumière dessinent une sorte de paysage mental.
A ce qui s’était tout d’abord imposé à moi, l’image première des baraquements d’Auschwitz, le point de vue d’un oiseau sur les camps d’extermination, progressivement, une deuxième image plus familière mais non moins prégnante s’est superposée, le séchoir à tabac aperçu tous les jours devant l’atelier. Tout ceci avec le souhait d’abandonner petit à petit le lyrisme tragique, d’alléger le propos pour ne plus garder que le geste de peindre qui recouvre et révèle dans le même mouvement.
Ayant mis un terme au systématisme des « baraques », j’ai approché d’autres formes qui pouvaient toutes se définir comme « contenant » (baignoire, château d’eau, moulin à légumes, bassines), appropriation minimaliste de ces objets sujets.
Les formes centrales dans le tableau, frontales, obstruent le point de fuite forçant le regard à essayer de contourner l’obstacle. Je cherche de façon ludique à maintenir un équilibre, une tension.
Etranges ou banales, les maisons du « catalogue des demeures » semblent se tortiller sur la toile. Entre jeu de cube et dessin d’architecte, entre dessin et peinture, c’est un questionnement de la forme plus qu’un projet à vivre.
Jacques TISON
Né en 1955 à Cherbourg
Vit et travaille à Lafrançaise (82)
Expositions personnelles :
2017 Tandem 20- Espace Croix Baragnon-Toulouse(31)
2015 Château de Degrés- Gragnague(31)
2014 " Bruit Blanc" - Le Frigo- Albi(81)
2013 Librairie « La femme Renard » - Montauban(82)
2012 « Still Lives »- Espace Point de Vue- Lauzerte (82)
2010 « Chez Jean Vidal »- Saramon (32)
2007 Lesalonreçoit- Toulouse (31)
2004 "71 marches"- Montauban(82)
Expositions collectives :
"Vert et Bleu"-Chez Jeanne Lacombe -Toulouse -2016
Smoll-2013-2014-2015-2016
Galerie "L' Electique"-Montauban-2015
"Murs, murs", Le Lait, Albi- 2015
« Vacance(s) voir plan »-Toulouse, 2008
Marché de Noël- BBB- Toulouse (31), 2006
Livres d’Artistes avec P. Meunier- Les Abattoirs -Toulouse (31), 2005
« La sainte Jeanne »- Toulouse (31), 2009, 2005, 2004
Galerie L’Art en Stalles- Pouzac (65), 2006,2005, 2004,2003, 2002, 2001, 2000, 1999
Bibliographie
HUIT n° 2 revue astronef - 2012
Demeures, Claude Held- Jacques Tison, 2004, édition Propos 2
Paroi d’Ampoule, Patrick Wateau-Jacques Tison, collection Petit à petit- n°1, 2001, édition Balthazar
Correspondance, Claude Held- Jacques Tison, 2000- collection Pli, édition Les Commun’arts
Catalogue : Exposition à l’ancienne chapelle des jésuites- avril, mai 1999, édition Balthazar
Ja
Il n’y a plus d’ombre ou si peu. Toutes les histoires ; celle qui dramatisait les alignements, assourdissait les volumes, aiguisait les points de vue vers le vertige, la tension ou le silence, s’estompe.
Les baraques de Jacques Tison se formalisent. Après l’exploration ténue des lavis d’encre et du kraft, de la graphie élémentaire du contour sans cesse appuyé, dévié, la forme connue et reconnue réintègre l’espace de la couleur, renoue avec le jeu de la peinture. Débarrassée d’une narration«romantique», d’un rôle prédominant du paysage évoqué, la baraque désincarnée stigmatise toutes les préoccupations de la peinture, devient le prétexte central et centré de son élaboration, de sa durée, de sa spatialité, de sa réalité.
S’il reste encore quatre ou cinq traits perspectifs rudimentaires pour signifier le volume ou la représentation, ils sont charnières de la couleur, de ses contrastes ou de ses glissements. Ils insistent sur la permanence du peint et de l’espace peint. La couleur vibre de tous ses états successifs, de ses gestes et il n’y a pas de hasard dans cette figure centrale qui engage l’ensemble de la surface colorée. Une mise à distance indispensable qui oblige à se tenir dans et au-delà des limites apparentes de la peinture.
Cette épuration spatiale de la mise en place par la peinture met à jour toute sa matérialité. Sa durée, recouvrements, transparences, coulures ; sa mise en action, balayages, inscriptions de la couleur, empâtements renaissants.
La lumière prend sa revanche sur l’ombre. Nourrie de couleurs éclatantes, elle grignote les contours, se réapproprie le blanc, sa densité, son infini recommencement? Elle organise le jeu et non plus la lutte. Elle dégage définitivement les formes de leur connotation particulière pour inscrire radicalement la monumentalité de la peinture.
L’acharnement du peintre, ce complexe dépassement du visible, de ce qui est si près de nous en permanence.
Brigit Bosch Galerie « les cahiers de l’atelier » Toulouse-31000