Inauguration de "Los pès del parpalhòl" de Jessica Stockholder

Entrée libre

Une œuvre pour l’association Calandreta Costa Pavada de Toulouse réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Fondation de France, action Nouveaux commanditaires et le ministère de la Culture et de la Communication au titre de la commande publique, avec le concours de la Ville des Abattoirs.

Les Abattoirs
© Jessica Stockholder, maquette d’étude, en dépôt au Fonds national d’art contemporain, Puteaux

Programme :

- 10h : Conférence de Jessica Stockholder dans la salle du conseil des Abattoirs / bâtiment administratif

- 11h30 : Inauguration dans l'hémicycle des Abattoirs

- 12h : "Revolum", spectacle des enfants des classes Calandreta Costa Pavada

En 2007, les enseignants, parents d’élèves et animateurs de l’école associative bilingue occitan / français Calandreta Costa Pavada ont souhaité passer commande d’une oeuvre d’art à un(e) artiste pour un espace de jeux de la cour de leur école. Après avoir sollicité les services du ministère de la Culture et de la Communication et la Fondation de France, c’est avec l’artiste américaine Jessica Stockholder qu’ensemble ils ont décidé de partager ce projet. L’oeuvre ne pouvant être accueillie à ce jour dans les locaux de l’école pour cause de réfection des bâtiments, il a été convenu de la réaliser dans l’hémicycle des Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées et d’en faire don à la Ville de Toulouse.

L'œuvre de Jessica Stockholder consiste en une sculpture "praticable" de couleurs vives et de matériaux variés (marbre, bois, corrian, béton, brique), composée d’un jeu de formes géométriques de faibles hauteurs qui se déploient et s’organisent autour d’un point central recouvert d’une structure rectangulaire en tôle acier plastifiée. Cette structure laisse transparaître volumes et passages. Le dessin, au sol en aluminium, près du disque de marbre rouge ainsi que la forme de la jardinière en mélèze reprennent des éléments de la croix occitane : "La croix occitane – écrit Jessica Stockholder – est assez abstraite dans l’oeuvre. Je réponds au fait que la croix n’était présente nulle part dans l’école quand je l’ai visitée. […] J’ai compris que l’école était intéressée pour s’ouvrir à beaucoup de langues et à différents types de personnes, et que la culture occitane servait de racine ou de base à cela." Les deux jardinières, initialement destinées à des activités pédagogiques, constituent, selon le point de vue, une sorte de préambule ou l’évocation d’un paysage comme mur de scène ou toile de fond qui favorise l’immersion dans l’oeuvre. Le titre de la proposition est un commentaire poétique sur la légèreté de son inscription dans l’espace, sans autorité ni caractère monumental, et la variété des usages auxquels elle peut se prêter – grimper, s’asseoir, jouer, se cacher, se rassembler, découvrir, discuter, observer, goûter paisiblement. L’oeuvre fonctionne tel un socle où cohabitent petits et grands.

La structure rectangulaire peut faire office d’espace de jeu, de mise en scène de soi. Les différents éléments colorés organisés autour du plateau, à la fois le supportent, le révèlent et s’en détachent, à l’image des trajectoires individuelles qui se déploient, suivent leur propre chemin et participent à la vie collective. Les relations formelles favorisent ainsi l’émergence du sens, sans l’illustrer, ni le symboliser. Enfin, les propriétés visuelles, tactiles et spatiales de l’oeuvre – couleurs, formes, matériaux, passages, échelles variées – peuvent se prêter à de nombreuses observations et exploitations. À l’opposé de la notion de repli identitaire improprement associé à l’enseignement de la langue et de la culture occitanes, la pluralité des expériences à vivre et partager dans Los pès del parpalhòl constitue également le coeur de la pédagogie des écoles Calandreta.

Jessica stockholder

Née en 1959 à Seattle, elle vit et travaille à Chicago (États-Unis) et enseigne au département des arts visuels de l’Université de Chicago.

Depuis le milieu des années 1980, le travail de Jessica Stockholder consiste pour l’essentiel en la production d’installations in situ qui offrent à vivre au spectateur l’expérience d’un dialogue fécond entre l’espace fictif de la peinture, la sculpture et l’architecture du lieu quelle qu’en soit la nature. Pour ses expositions, Jessica Stockholder utilise des matériaux qu’elle choisit avec pragmatisme (tapis, portes de réfrigérateurs, verre, bois, corde, goudron, papier mâché, plastique, etc.). Récupérés et assemblés, ils peuvent être recouverts de tissus ou d’aplats de peinture et combinés avec des éléments d’architecture (murs de briques, estrades, cimaises, murs des salles d’exposition).

"D’un point de vue littéraire, mon travail s’apparente à la poésie, en particulier la poésie concrète où la disposition des mots sur la page a son rôle à jouer. La structure narrative éventuellement très vague de la poésie me permet de raccorder les uns aux autres des tas d’éléments disparates, quelquefois pour un instant ou deux."

 

Los pès del parpalhòl : Les Pieds du papillon