Cadence]s

Une exploration de la rythmique du motif, du temps et de la symétrie / dissymétrie qui environne l’humain depuis les premières images de l’humanité. Le motif comme structure visuelle expressive ou décorative, le plus souvent répété et agencé en une suite régulière dans cette exposition qui croise des œuvres de la donation Daniel Cordier et des collections du Frac Midi-Pyrénées.

L’exposition cadence]s réunit des œuvres des collections des Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées, du Frac Languedoc-Roussillon, ainsi que des œuvres et des objets ethnographiques de la donation Daniel Cordier.

Artistes présentés : Alighiero Boetti, Pia Camil, Julije Knifer, Peter Kokler, Augustin Lesage, Robert Morris, Bernhard Rüdiger, Hans Wolfgang Silvester, Arthur T.robertson, Lonnie Van Brummelen, Claude Viallat, Textiles [Boro, Mbuti, Navajos, Tiwanaku, Ikat] et sièges d’accouchement éthiopiens.

Le mot "cadence" du latin cadere - tomber -, et de l’italien cadenza - chute -, a une forte connotation musicale et peut renvoyer à l'idée d'une mélodie joyeuse ou tragique, douce ou infernale, comme à une alternance de silence et de fracas.
Le terme désigne un rythme mesuré, une succession de sons ou de mouvements. Synonyme de structure, la cadence évoque également une rupture que ce soit dans le temps, le rythme ou le motif.

L’anthropologue Marcel Mauss a défini l’homme comme un "animal rythmique" car l’angoisse produite par le passage inévitable du temps l’a amené à créer un cadre temporel, une rythmique, dans le but de combler son désir de structuration. L’homme ainsi cadencé, individuellement ou en groupe, a dû s’adapter, se détourner ou s’opposer à ces cadres qui conditionnent sa manière de parler, de se mouvoir, de se comporter et de se lier. En effet, si elle lui offre un confort dans la sécurité qu’elle procure, cette organisation du temps et du mouvement entrave trop souvent la liberté de l’homme. L'art permet donc de contourner les rythmes imposés et offre la possibilité d'ouvrir de nouveaux espaces temps propices à la réflexion.

La structure-même de l’exposition cadence]s s’articule autour de ces idées. Elle introduit une réflexion autour de la question de la symétrie et de la dissymétrie dans l’art. Par ailleurs, la particularité de cette exposition est qu’elle mêle des textiles de la donation Daniel Cordier à des œuvres d’art contemporain issues de domaines très divers tels que la vidéo, l’art graphique et l’installation. Les notions d’ordre et de stabilité, premières idées induites par la symétrie, peuvent se matérialiser dans les œuvres sous la forme de trames continues ou rompues, porteuse de discordances ou d’écarts libérateurs.

Cet ensemble d’œuvres d’art placées sur un même niveau de lecture invite le spectateur à se perdre parmi les multiples cadences proposées.